
Image extraite du film « Sensible à la lumière » écrit par Michel Frizot réalisé par Jean-Michel Sanchez © musée Nicéphore Niépce
En 1839 naissait la photographie, cet art qui, il y a quelque temps encore, n’était destiné qu’à une poignée de passionnés désireux de capturer chaque instant tout en jouant majestueusement avec la lumière. A l’occasion de la « Journée internationale de la photographie », voici un petit rappel historique de l’apparition de cet art.
Tout commence donc avec Joseph-Nicéphore Niépce (1765-1833), inventeur malchanceux dont les mérites ne furent reconnus que bien après sa disparition. Il réalise sa première exposition photographique en 1816. L’homme a imaginé un procédé permettant de capturer des prises de vues. Il s’associe rapidement à Louis Daguerre (1787-1851), pour mettre au point un procédé photographique qui puisse permettre de réduire le temps de pose. Cependant, il mourut trop tôt pour voir le fruit de leurs travaux communs consacré. En 1839, Daguerre invente: le daguerréotype, le premier des appareils photographiques. Arago présenta au monde la photographie comme l’invention du seul Daguerre. Fin XIXe siècle, la mise au point des plaques négatives sèches permet de réduire considérablement le temps de pose et après 1914, la photographie entre dans l’avant-garde artistique. Tout le monde est dès lors un photographe potentiel.
Les héliographies (du grec hélios , soleil et graphein , écrire), sont des pièces uniques réalisées par Niépce lui-même, elles sont considérées comme les premières photographies (le terme de photographie ne fit son apparition qu’en 1839 lors du discours de François Arago à l’Académie des sciences). Pour enregistrer une image héliographique, Niépce recouvrait une plaque métallique de bitume de Judée dissout dans de l’essence de lavande. La plaque devenait alors sensible à la lumière. Une fois sèche, elle était placée dans une chambre noire, une camera obscura , puis exposée à la lumière durant de longues heures. L’image captée restait latente ; pour apparaître, la plaque devait être plongée dans un bain qui dissolvait les parties du bitume peu exposées (le bitume fortement exposé durcissant et devenant insoluble).
This is but an imperfect trial, but with much patience and work we can do great things…
La plus ancienne héliographie recensée date de 1826 et se trouve aujourd’hui dans les collections de l’université du Texas à Austin. Intitulée Le Point de vue du Gras , elle représente un paysage saisi non loin de Chalon sur Saône. L’image est fixée sur une plaque d’étain à l’aspect miroitant qui la rend peu lisible. Cette pièce unique est reproduite au musée Niépce grâce aux technologies numériques, par le biais d’un écran plat manipulable par le visiteur. Les technologies actuelles, mises au service d’un film sur l’invention, aident à mieux comprendre le processus initial de Niépce.
Pour cette « journée internationale de la photographie », voici donc des clichés de Nicéphore Niépce et de Louis Daguerre qui ont à tout jamais marqué les débuts de la photographie!
Des clichés de Nicéphore Niépce
- Ruines d’une abbaye. Inscriptions: sur le cadre de Niépce: “Héliograph from a print by Niépce in 1827”. Au dos du cadre: 1. “Héliographie. Les premiers résultats obtenus spontanément par l’action de la lumière Par Monsieur Niépse (sic) de Chalon-sur-Saone”
- Nicéphore Niépce, Un grec et une grecque, vers 1828-1829, photographie sur une plaque de cuivre couverte d’une couche d’argent, héliographie par contact © musée Nicéphore Niépce
D’autres clichés avec le Daguerréotype